Rencontre du 27 avril 2013 : C'était notre premier café-rencontre
Après bien des mois de préparation et de partenariat, notre Café-rencontre interculturel est enfin devenu réalité, dans la simplicité et la bonne humeur.
Nous étions neuf personnes. Notre arc-en-ciel était composé d’une participante d’origine Innu, d’un Américain, d’un Québécois franco-américain, et de quelques Québécois d’origine intéressés depuis longtemps aux contacts interculturels.
- La responsable de La Ruche Vanier nous a cordialement accueillis. L'organisme se dédie au support des familles défavorisées depuis environ 30 ans et soutient les nouveaux arrivants depuis les années ’92.
- Chacun avait à faire connaissance avec un autre participant, puis à le présenter au groupe. Nous avons vite réalisé que le groupe constituait à lui seul tout un réservoir de vécus!
- Denis Breton a brièvement campé le projet Cultures au cœur et son site Web du même nom. Pourquoi ce projet? Il a vécu 20 ans avec des enfants très handicapés qu'il avait à coeur de sensibiliser au cadeau qu'ils sont pour leur entourage. L'envie lui était naturelle de continuer aujourd'hui sa chasse aux cadeaux, cette fois auprès des immigrants - ceux venus de l'étranger, mais aussi ceux de l'intérieur encore étrangers les uns pour les autres - dans le plaisir de mettre en commun le cadeau de nos différences culturelles et de notre vécu.
- Une participante a témoigné de son parcours en tant que Métis d’origine Innu, de ses valeurs et du défi d’ intégration sociale que ça lui a fait vivre. «Nous, on ne se dit pas Québécois, car il y a un fossé tellement grand encore
» Aujourd’hui le climat change. Enseignante, elle a même fait des journées autochtones à son école.
Elle a fait connaître au groupe l’existence de la « Commission de Vérité et réconciliation » tenue à Montréal ces jours-ci. Cette commission donne la parole aux Autochtones qui, enfants, ont vécu le drame des pensionnats voués à les assimiler. Elle témoigne combien cette souffrance a marqué les Autochtones, personnellement et collectivement. « En 1780 un génocide a été signé sur nous
» On souffrait en silence, c’était un sujet tabou. «Maintenant, je peux le dire partout».
- Dean Louder, entendu à Radio-Galilée, était invité à donner un témoignage sur son parcours d’Américain vivant à Québec depuis les années ’70. Les Louder ont été attirés d’abord par les valeurs de la société québécoise. Ils ont sillonné les régions où on retrouve en Amérique la diaspora francophone, à la découverte des Acadiens, des Louisianais et des Manitobains d’expression française. Dean en a tiré un livre : « Voyages et rencontres en Franco-Amérique ». Il nous disait qu’il souhaitait faire comprendre aux Québécois qu’une partie de leur histoire a été vécue ailleurs.
>>> Plus de détails à la rubrique «Ce que j'ai vécu» / rubrique Bons coups ...de gens accueillis.
- Un participant a expliqué comment le fait d’avoir vécu à la fois au Québec depuis l’âge de 15 ans, et auparavant au Vermont, l’a non seulement amené à se sentir à la fois « Québécois et Américain», mais aussi à se voir une appartenance planétaire.
- Une autre personne a évoqué son expérience en coopération internationale. Elle a souligné l’importance qu’elle accordait à vivre avec les populations aidées sur un pied d’égalité - défi de taille pour un coopérant.
- Une Montréalaise d’origine a témoigné de la difficulté qu’elle avait éprouvée au départ à se sentir acceptée par des gens de Québec - comme quoi on peut être immigrant de l’intérieur! Le temps a aidé à dissoudre ce sentiment, aussi le fait qu’elle se passionne pour les humains et qu'elle intervient dans les organisations.